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Problématique : Pourquoi l’exil n’est-il pas une réponse complète au désir de Liberté ?

Le thème de notre Blog est Contraintes et Libertés. Pour l’illustrer nous avons choisi d’étudier le parcours d’un exilé congolais. Plus précisément d’un réfugié politique parti de la République Démocratique du Congo pour vivre en France.

Introduction

Nous voulons commencer avec deux notions qui nous semblent importantes : La liberté et ses contraintes.

Nous pensons qu’il est essentiel de signaler que celles-ci ne vont pas l’une sans l’autre. En effet la liberté est la facultée d’agir selon sa volonté en fonction des moyens dont on dispose sans être entravé par le pouvoir d’autrui ou encore des lois. Déjà au XVIIIème siècle, les philosophes des Lumières affirmaient que « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres ». Aussi Rousseau, et Kant admettent qu’il n’y a « pas de Liberté sans loi ». La loi encadre la liberté, finalement elle lui donne du sens en définissant son domaine d’action. Par conséquent elle empêche la tyrannie, les conflits en conclusion l’anarchie.

Mais quand les libertés sont bafouées, que les lois ne signifient plus rien pour les autorités que se passe t- il ? Quels recours ont les habitants ? Rester ou fuir …

Le Congo


Tout d’abord il existe deux Congo : Kinshasa et Brazzaville. Nous allons étudier le Congo Kinshasa, aujourd’hui République Démocratique du Congo (RDC). Situé au sud de la République Centrafricaine et traversé par le fleuve Congo, le pays est doté de nombreuses ressources naturelles telles que le cuivre, le cobalt, l’or, ou encore les diamants. Au nord, on trouve l’une des plus grandes forêts équatoriales au monde. Le Congo avec ses 60 millions d’habitants est sûrement le pays le plus riche d’Afrique, et pourtant, la population reste la plus pauvre avec un revenu moyen de 158$ par personne.

L'histoire mouvementée du Congo

Tout commence par la colonisation.
Les pays ayant le plus participés à la période de forte colonisation, se battent pour l’Afrique, qui devient dès lors un centre d’intérêt dû à ses nombreuses ressources. La France et l’Allemagne requièrent le monopole des terres déjà acquises durant leurs conquêtes coloniales.
Les puissances décident donc de mettre en place la Conférence Internationale de Berlin en 1884, qui se déroulera durant une année, et ayant pour but l’attribution des terres africaines. A l’issue de cette réunion, les pays membres décident d’attribuer le Congo à deux pays : la France qui héritera du nord-ouest du Congo, désormais appelé Congo-Brazzaville en référence à sa nouvelle capitale. Quant à l’autre moitié du Congo, elle sera cédée à la Belgique, permettant au roi Léopold III de fonder l’Etat Indépendant du Congo, aujourd’hui République Démocratique du Congo.

Cependant des communautés différentes ont été regroupées lors de cette conférence. Un siècle plus tard, on perçoit les conséquences au Rwanda. La haine entre les communautés Hutu et Tutsie au fil des années est une des causes du génocide Rwandais.

Les clans du Rwanda amorcent un génocide massif et s’arment pour la guerre, poussant la population civile à fuir en direction des pays les plus proches, à savoir les deux Congo. En effet de nombreux rwandais se sont réfugiés au Congo, transportant la guerre du Rwanda avec eux. L’Est du Congo Kinshasa devient le lieu des combats et des règlements de compte. Le Génocide rwandais s’étend donc au Congo.

Les deux Guerres du Congo


Pour le Congo, les problèmes commencent en 1996. Les milices du Rwanda aident le Front Rebel qui a été mis en place au Zaïre. Elles renversent alors le président de l’époque, Mobutu. C’est cette prise de pouvoir qui est à l’origine de la Première Guerre du Congo. Les conflits durent jusqu’en 1997, date du changement de nom du Zaïre en République Démocratique du Congo (RDC ).

Quelques années plus tard, le gouvernement, mis en place en 1997, ne tarde pas à voir apparaître des dysfonctionnements. Eclate alors, la deuxième du Congo Zaïre en 1998.
Cette fois-ci le problème touche directement la population locale. En effet, les milices chargées de protéger et assurer la sécurité du pays changent de rôle et tortures la population. Pillages, meurtres et viols sont récensés à travers le pays. Pour mettre à mal les civils et affaiblir la population, les militaires détruisent les institutions, bâtiments, écoles et hôpitaux, ce qui entraine famines et maladies. Le sida, maladie récurante en Afrique, se développe d’autant plus vite au Congo à cause des nombreux viols.

En effet selon Amnesty International « Le conflit en RDC a été particulièrement marqué par l’usage systématique du viols […]. Dans l’Est de la RDC, des membres de groupes armés ont violé des dizaines de milliers de femmes, dont des fillettes ou des femmes âgées, ainsi qu’un certain nombre d’hommes et de jeunes garçons ». Par conséquent de nouvelles migrations commencent avec la fuite des malades et des gens qui cherchent une meilleure situation. Aussi la population restante n’est pas apte à se défendre, terrorisée par les agressions et humiliations des militaires.

Les chefs de guerres à la tête du gouvernement durant la seconde guerre du Congo prennent la décision de trouver un arrangement dans l’intérêt du pays. Un gouvernement de transition est mis en place.

Gouvernement de Transition de la République Démocratique du Congo

Mis en place en 2003, le gouvernement de transition est un gouvernement d’union national. Il a pour but de restaurer la paix et d’aller doucement vers une démocratie qui se traduit par l’organisation des élections législatives. Le vote s’est déroulé fin juillet 2006.

La proclamation de la 3ème République (18 février 2006) marque la fin du gouvernement de transition.

Cependant il faut savoir que la pacification du pays se solde plutôt par un échec, puisque pendant et après le gouvernement de transition les troubles dans l’Est du pays se poursuivent.

Son histoire : Plus qu'un voyage, un combat

J.Claude est journaliste informaticien au journal l’Alarme. Ce journal, celui de son père, est un des nombreux journaux congolais qui dénoncent les méfaits commis au Congo et réclame la réhabilitation d’un gouvernement démocratique. Le journal, du fait de ces dénonciations, a toujours été mal vu par l'État du RDC. L’arrivée de Mr Kabila à la tête de l'État, après que son père lui ai légué tout les pouvoirs qui étaient concentrés entre ses mains jusqu’à sa mort et qu’il léguera à son fils ensuite, le Congo est défini comme une dictature.

J.Claude a été embauché en 1996 dans un groupe de presse rassemblant la plupart des journaux de l’opposition. Il est, dès lors, recherché et persécuté par le pouvoir. Les journaux n’ont jamais manqué une occasion, de dénoncer les abus et la tyrannie de la dictature en place au Congo. C’est pour cette raison que le journal l’Alarme est devenu le « souffre douleur » du régime Kabila. Le rôle de J.Claude, responsable de l’impression des journaux, lui confère une place active dans l’information de la population. C'est aussi pour cette raison que J.Claude a été bastonné, persécuté, menacé de mort et arrêté arbitrairement. Quand il s’occupait de la programmation du journal, son impression était entre ses mains. Il fut arrêté, à ce titre, le o7 février 1998 en compagnie du président directeur général du groupe de presse, à savoir, son père, mais également avec sept autres membres de sa famille. La maison familiale était alors le siège du journal. J.Claude a alors subi une nouvelle série de tortures pour être relâché neuf jours plus tard sans aucun dossier.

Sept mois après, de nouvelles arrestations ont lieu. C'est encore un des articles publié dans l'Alarme qui est en cause. Pour avoir relevé l'absence prolongée du ministre de l'intérieur congolais et mentionné que cela passait pour une tentative de fuite devant la prise de Kinshasa par les rebelles congolais du bas Congo, J.Claude « va retourner au cachot ». Il entretient des contacts avec la rébellion paraît-t-il, il est journaliste aussi, ce qui dérange bien plus le gouvernement... Dix jours de cachot pour un homme qui n'a pas la « bonne appartenance ethnique », et qui en plus, appartient au parti politique de l'opposition. S'enchaîne alors de longues périodes d'enfermement, entrecoupées de publications d'articles, clandestinement. Il faut changer d'endroit tout le temps pour que personne ne s'empare du matériel nécessaire à la publication du journal.
Mais le 16mai 1999, la veille du deuxième anniversaire de l'accession au pourvoir de Mr Kabila à la magistrature suprême, des hommes armés arrivent dans le bureau de J.Claude et celui-ci n'ayant pas le temps de mettre en sûreté le matériel, se fait tout saisir par la brigade.
Dès lors, on fait également bien comprendre au journaliste que si on le reprend dans cette situation, il ne sera pas que fouetté.